La grande traversée

2020 
1 tryptique, pierre noire sur papier, 140 x 300 cm
12 plaques de plexiglass gravé, 40 x 50 cm
(photos : Halle de Vielle-Aure / espace d’art Omnibus, Tarbes)

Cette série raconte le temps de traversée des Pyrénées, par des résistants fuyant la France pour l’Espagne pendant la seconde guerre mondiale, par des pélerins empruntant le chemin de Saint Jacques de Compostelle entre 1883 et l’époque contemporaine, par Romane, Pascal et Mélissa randonneurs blogueurs.
Dans le tryptique, les récits se succèdent, formant une seule et même chaîne pyrénéenne, une même grande Traversée, constituée d'une temporalité plurielle et imbriquée.
Dans la série de petits formats, les dessins issus des récits reprennent des paysages des Hautes-Pyrénées, à la fois source d'inspiration, sujet et lieu pour lequel ils ont été imaginés. Dans cette douzaine de témoignages ressort le caractère puissant et supérieur de la nature, la fragilité de l’homme confronté à la chaîne de montagne, à ses aléas météorologique, à son relief, à sa rudesse mais aussi à sa beauté. On peut également s’y cacher, s'y ressourcer, et y trouver une certaine spiritualité.
Les mots écrits tout d’abord à la pierre noire sont ensuite étalés pour être transformés en dessins. Il n’y a pas de rajout de matière, seule la substance des mots permet la construction de l'image. C'est bien le récit lui-même qui crée le paysage.
Pour la série de 12 petits formats, le procédé est le même, une métamorphose du language qui passe de l'écrit au dessin qui lui-même est gravé sur du verre acrylique. Le côté évanescent des mots, le paysage gravé qui se confond avec le paysage en présence du regardeur, place La Grande Traversée des narrateurs dans un instantané d'une forme d'évaporation aussi bien que d'apparition, un témoignage qui s'inscrit de façon immuable mais en sous-couche, une histoire « gravée » dans les mémoires qui n'apparaît pourtant qu'en transparence avec la réalité présente, qui ne vit que superposée au paysage vécu.